J’arrive après la bataille, des mois après ta mort. Qu dire qui n’ait été déjà dit ? Allez, je me lance, en vrac. Pour moi, Rémi Clavier demeurera comme un de ces ouragans qui vous secouent, vous laissent un peu désarçonné, Ce rire, cette faconde, cet humour décapant, cette intelligence pétillante, ce goût des autres, cette attirance pour le hors-normes, cette absolue originalité assumée. Le portrait de l’homme est sans doute encore incomplet mais je suis bien certain de toucher juste.
Tant de capacité à la générosité la plus immédiate, à l’action là, tout-de-suite, pour le bien d’autrui. J’ai connu Rémi en tant, moi, que voyageur à vélo itinérant, puis président d’une o.n.g. oeuvrant dans les bidonvilles d’Amérique latine, l’Organisation Internationale de Centres Nutritionnels. Pour cette dernière, il concrétisa quelque chose que j’avais dessiné sur un morceau de papier : le site de l’OICN. Puis il le fit vivre, avec des photos, des textes, tout ce que les autres et moi lui envoyions. Il ne fut jamais avare de conseils pour la bonne gestion de ladite organisation non plus. Le voyageur à vélo itinérant, il le reçut plusieurs fois dans sa maison, quand ses trois enfants étaient jeunes, il entretint un blog de photos et de textes pour rendre compte des voyages..
Rémi mettait vraiment la machine, l’ordinateur en l’occurrence, au service de l’homme. Cette machine qu’il comprenait si bien et dont il tirait le meilleur pour ses semblables.
On le dit souvent vis-à-vis de ceux qui décèdent, mais je crois vraiment que le monde est moins généreux et moins rigolo maintenant que Rémi Clavier l’a quitté.
Daniel François